Sunday, December 17, 2006

Crazy Lovable French

After rewatching the insane kamikaze car drive clip, I was so intrigued I could not keep it off my mind. Determined to get to know more details, I hunted for and found the interview of Claude Lelouch. Unfortunately, it's in French and needs to be translated for you to follow. Reading his narration of the drive, I realized this is deja-vu for me. I've done something like this before although not as crazy as in this event. Of course, most French men behaved this way when they found themselves behind the steering wheels of their cars: they always "floor it!" Just like Lelouch did: "pied au plancher" as he said it. His car's speedometer was "bloqué à cent quatre-vingts" which means his car was going as fast as possible at top speed of 180 Km/hour, about 110 MPH. But there is more to this story...

110 MPH is not so fast with today's standard, but in the 70's that was quite fast. What was really insane, and in French, it's called driving "a tombeau ouvert" meaning driving at "open coffin" speed, was that he did in Paris! That was crazy, driving like that in the streets in Paris. So it became intensely interesting for me to find out the route he took and especially how that was planned and carried out. He was crazy, but not stupid, so he chose to do the stunt in August, at 5:30 AM so traffic should be light. He started from "Porte Dauphine" and drove across Paris to the North East corner of "Place du Tertre" near Montmartre where you find the world famous "Sacre Coeur" church. To appreciate the craziness, you need to look at the street map of Paris, here the great on line Google map is used:

Porte Dauphine

He started at the "Porte Dauphine", at the left edge of this first map and remember he was "flooring" his car all the time, 150 - 180 km/h (to get km/h to MPH, divide by 1.6) on avenue Foch to Place de l'Etoile where you see the "Arc de Triomphe." Then he hooked a slight right to maintain high speed of 130 -150 km/h down "Avenue des Champs Elysees" to the "Place de la Concorde" reaching 200 km/h, negotiated it at 150 km/h and proceeded to "Quai des Tuileries" along the right side of the river "Seine" on the next map:

Louvre

This is where he pointed out during the interview the most dangerous place for this kamikaze drive: at the Louvre museum, called "les guichets du Louvre." If you ask me, I will tell you it is insane the entire drive, from start to finish! So, watch the clip again, imagine you are behind the steering wheel. Another car can come out of nowhere and you will have to react at that speed, while your right foot was "on the floor!" Crazy pure and simple! And he knew it!

He said that after the Louvre museum, it was smooth sailing. Not quite! After passing the "Opera", he proceeded North to Trinite which is seen at the lower left on the next map. From there, he needed to proceed to "la place du Tertre" where I placed a "Red Heart" to mark the place of the Rendez-Vous on the map for you:

Rendez-Vous

It doesn't matter which route he took, most of the Paris streets are tiny cobble-stoned streets to where the "heart" is. There are no straight streets to Montparnasse/place du Tertre! Now, watch the clip again to really appreciate what you are witnessing: real life macho driving, no tricks, no stunts! You can see the streets he mentioned in the interview: rue Lapic, Boulevard de Rochechouart ... A few times, he had to go the "wrong way" to avoid obstruction by a bus, a garbage, and a delivery truck.

In a nutshell, he valued punctuality, and had the idea of making a movie about a guy not wanting to be late to the rendez-vous with his girl, speeds through traffic to her. After the filming of his latest film, he had left over film material one of which was for about ten minutes worth, so he decided to realize his dream clip. There was no way to block Paris traffic for the entire shooting take so he did it without. After consulting with a stunt driver about the risks, he decided to take them, mapping out two major technical difficulties: the timing for the girl to greet him at arrival and the dangerous blind spot at the Louvre museum. The entire thing must be done only once, under 10 minutes before the film runs out, and there will be no reshoot! He had planned for a watch out assistant at the Louvre to warn him of incoming traffic but the walkie talkie did not work. He didn't know it until after all was said and done. He took risks, and got this clip for his movie fans. Amazing! That is why this work was very much sought after over the years. By the way, he could not afford to stop at traffic lights because these stops will destroy his film, and he would never have made it in time. Count them, the drive ignored 18 red lights, no less!

Below is a recount of reports of interviews of Claude Lelouch in French posted on his web site here

Go to this link:

here

Scroll at the film icons at the bottom to select that of "C'Etait Un Rendez-Vous" to see the first narration by

Lelouch:

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Visa n° 46 452
Durée : 9 minutes
© 1976 Les Films 13

Un plan-séquence de 9 minutes. La traversée de Paris en voiture. Un film culte !

Disponible en bonus sur le coffret DVD "Claude Lelouch, Les Géants du cinéma, volume 1".

Claude Lelouch parle du film :

"Je roule comme Trintignant dans "Un Homme et une Femme", pied au plancher, compteur bloqué à cent quatre-vingts, prenant tous les risques. Et même d'avantage, puisque je ne suis pas au rallye de Monte-Carlo, mais en plein Paris. A côté de moi, mon chef opérateur contrôle la vitesse de la caméra accrochée au pare-chocs. Nous brûlons systématiquement tous les feux rouges. Les rues et les avenues défilent à une vitesse terrifiante.

A ce moment là, je me dis que les spectateurs seront collés à leurs fauteuils, écrasant du pied un frein imaginaire. Car c'est un film, bien sûr, que je tourne. Neuf minutes trente secondes. Neuf minutes trente secondes de pellicule, c'est ce qui me restait à la fin du tournage de "Si c'était à refaire", au moment des rendus. Trouvant dommage de laisser perdre ces précieux trois cents mètres de pellicule, j'en ai profité pour réaliser un projet qui me tenait à cœur depuis longtemps : un film en un seul plan-séquence où la caméra traverserait Paris à grande vitesse, son regard étant celui d'un homme qui conduit comme un fou parce qu'il est en retard à un rendez-vous.J'avais eu cette idée un jour où, moi qui suit toujours ponctuel, j'étais dans la même situation. Comme il était vital que j'arrive à l'heure, j'ai traversé Paris à une vitesse hallucinante, brûlant des feux rouges, empruntant des sens interdits, prenant des risques insensés. Comme je suis entrain de le faire en ce moment même. Cinq cent soixante-dix secondes, pas une de plus, c'est le temps que j'ai pour effectuer le trajet porte Dauphine-place du Tertre. Avec deux principaux problèmes techniques. Le premier consiste à coordonner le parcours de la voiture avec l'action des dix dernières secondes, quand Gunilla, ma compagne de l'époque (qui est aussi la mère de ma fille Sarah) s'avancera vers le véhicule qui s'arrêtera devant elle. C'est le bruit du moteur, à mon approche de la place du Tertre, qui l'avertira qu'il est temps de s'avancer jusque dans le champs de la caméra. Le second problème réside dans l'impossibilité d'assurer la sécurité de l'opération. J'ai limité les risques en tournant ce film cascade au mois d'août, à cinq heures trente du matin, au lever du jour. La circulation est donc quasiment inexistante. Je n'ai pu cependant obtenir l'autorisation de bloquer les rues débouchant sur mon parcours. Un véhicule peut donc déboîter devant moi à n'importe quel moment. Ci cela se produit, je prie pour avoir le coup d'œil et les réflexes nécessaires pour réagir au quart de seconde. L'étape la plus dangereuse du parcours demeure le passage des guichets du louvre. Il n'y a aucune visibilité à la sortie. Si une voiture surgit à ce moment devant mon capot, la collision sera inévitable. J'ai donc posté mon assistant, Elie Chouraqui, à cet endroit stratégique. Grâce à son talkie-walkie, il me parviendra en cas de danger. J'arrive à la hauteur des guichets du Louvre. Aucun signal de la part de "Chouchou". Je fonce. Le reste du parcours s'accomplit sans problème. Je ralentis place du Tertre, et Gunilla, avec un chronométrage parfait, s'avance à ma rencontre. Un quart d'heure plus tard, je retrouve Chouraqui, en train de bricoler son "talkie".

- Qu'est ce qui se passe ?
- C'est cette saloperie ! me dit-il en désignant l'appareil. Il est tombé en panne au début de la prise !

J'ai un grand frisson d'angoisse rétrospectif.

Debout dans le bureau du préfet de police, j'ai la sensation d'être un enfant puni. Je m'apprête d'ailleurs à l'être et sévèrement.D'une voix de procureur, le préfet, qui m'a personnellement convoqué, dresse à mon intention la liste de toutes les infractions que j'ai commises pendant les quelques minutes de tournage de "Pour un rendez-vous". Elle est interminable. Quand il a fini, il lève sur moi un oeil noir et dit en avançant la main :

- Remettez-moi votre permis de conduire, s'il vous plait. Le moment serait mal choisi pour discuter. Je m'exécute. Le préfet de police s'empare du document, le contemple rêveusement pendant quelques secondes, puis... me le rend avec un large sourire.
- Je m'étais engagé à vous le retirer, me dit-il. Mais je n'ai pas précisé pour combien de temps.

Devant ma stupéfaction, il ajoute :
- Mes enfants adorent votre petit film !"

Claude Lelouch

C'ETAIT UN RENDEZ-VOUS

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You can read the transcript of the interview
here

Scrool down and click on the link ["C'était un rendez-vous" toujours culte ! (20/03/2006)]

here

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"C'était un rendez-vous" toujours culte !
20 mars 2006

"C'était un Rendez-Vous", court métrage réalisé en 1976 en plan séquence par Claude Lelouch, parait susciter de très nombreuses interrogations suite à la diffusion grandissante du film sur le net, que certains d'entre vous découvrent et que d'autres redécouvrent avec plaisir …

Qui était au volant ? de quelle marque était la voiture ? les rues étaient-elles bloquées ? … En somme, comment a été préparé et dans quelles conditions le film a pu être réalisé... Voici les réponses à vos questions...

Préparation du célèbre plan-séquence...

Dans quelles circonstances avez-vous entrepris "C'était un rendez-vous" ?

Je venais d'achever le tournage de "Si c'était à refaire". Quand un film se termine, on effectue les "rendus". J'ai donc demandé à mon régisseur quel métrage de pellicule il nous restait. Après inventaire, nous avions pas mal de chutes, entre 3000 et 4000 mètres au total. Beaucoup de petits rouleaux de 30 ou 50 mètres, mais aussi un magasin de 300 mètres, qu'il était prévu de rendre. Moi, j'avais envie de faire un court métrage que nous aurions placé en première partie du film. Depuis longtemps je voulais raconter l'histoire d'un type en retard à un rendez vous qui commet plein d’infractions pour arriver à l’heure. Pour moi , être à l'heure est une obsession. Je suis capable de prendre des risques inouïs pour ne pas être en retard. J'ai suggéré à mon opérateur Jacques Lefrançois, l'idée d'un plan-séquence, la caméra accompagnant un type qui a rendez-vous à Montmartre avec une fille. Comme il est à la bourre, il traverse Paris à toute allure, en grillant les stops et les feux rouges.

Dans le film, le conducteur prend-il le chemin le plus direct ?

Si un Parisien veut aller de l'avenue Foch à Montmartre, il n'est pas obligé de passer par les guichets du Louvre...Il va prendre l'avenue de Wagram, bien sûr. Mais, Vous vous en doutez, je voulais en même temps proposer une sorte de reportage. Mon problème était d'élaborer un plan qui n'excède pas dix minutes et qui trouve son intérêt à la toute fin avec la fille qui arrive sur les marches.J'ai réfléchi au projet. J'ai demandé à Elie Chouraqui, mon assistant à l'époque, de voir quelles autorisations il nous faudrait obtenir. Nous nous sommes vite rendu compte qu'un plan comme celui-ci nécessitait de bloquer tout Paris. Ce n'était même pas la peine de demander nous n'étions pas prêts à mettre en œuvre les moyens d'un long métrage pour réaliser un court. J'ai interrogé un cascadeur : « Si je filme très tôt, qu'est-ce que je risque en grillant les feux rouges ? » Il m'a expliqué que c'était de deux choses l'une. En arrivant à un feu rouge, s'il n'y a personne dans le champ de vision, le risque n'est pas bien grand de passer en force : il faudrait qu'au même moment, un même cinglé déboule à la même vitesse. Et s'il y a quelqu’un dans le champ de vision, il est toujours possible de freiner. Je suis donc parti du postulat que si je roule vite et que je ne vois rien, c'est qu'il n'y a rien ... Le seul inconvénient majeure c'étaient les guichets du Louvre. Ils me faisaient peur à cause de leur absence de visibilité. Pour le tournage, j'ai demandé à Chouraqui de s'y installer avec un talkie-walkie et de me prévenir au moment où j'arrivais. S'il ne me disait rien, c'est que tout allait bien. C'est la seule véritable précaution que j'ai prise. Pour la beauté du film, il fallait vraiment que je ne m'arrête pas. Que je stoppe à un feu rouge, et le film disparaissait. Il y avait d'ailleurs neuf chances sur dix pour que nous n'arrivions pas au bout.

La caméra est fixée à la calandre de la Mercedes. Comment la voiture était-elle équipée ?

Nous avons accroché la caméra sur le pare-chocs de la voiture, une 6,9 litres Mercedes. A l'intérieur nous étions trois, attachés comme des mulets : moi-même au volant, mon chef machino, et mon chef opérateur pour éventuellement changer le diaphragme. Au dernier moment, il a fallu régler un diapo moyen. L'image devait être au ras du sol pour être encore plus spectaculaire. Nous sommes en plein mois d'août. Bien sûr, nous avions décidé de sacrifier le film et de tout arrêter au premier danger. Nous roulions vraiment vite.

Quand vous dites "Nous roulions vite" vous parlez de quelle vitesse ?

La montée de l'avenue Foch, entre 150 et 180 km/h. Les Champs-Élysées à 130 à 150 avec une pointe à 160 km/h au niveau de Franklin Roosevelt. Puis jusqu'à la Concorde, comme c'était bien dégagé, j'ai dû monter à 200 km/h. J'ai pris la place de la Concorde à 150. Sur les quais, j'ai franchi les 200 km/h. J'ai pris les guichets presque normalement, c'est-à-dire à 80 ou 90 km/h. Comme Chouraqui ne m'appelait pas, je suis passé sous les guichets à fond, 100 km/h, car le passage est tout de même assez étroit. Je ne savais pas que le talkie de Chouraqui était en panne ! Je ne l'ai su que le tournage terminé. Puis j'ai remonté l'avenue de l'Opéra. Le carrefour était bloqué par un bus. Pour éviter de ralentir, j'ai dû passer de l'autre côté de la chaussée, des voitures venant en sens inverse. Place de I'Opéra, pas de problème ! J'ai ensuite pris la rue de la Chaussée-d’Antin vers Clichy. Je suis tombé sur des camions-poubelles que je n'ai pu dépasser qu'en montant sur le trottoir. Je croyais ne plus avoir de problèmes. Mais en arrivant rue Lepic, j'ai été bloqué par un type qui livrait. J'ai pris de l'autre côté, vers le paumant Palace, en destruction à l'époque. J'ai remonté l'avenue Rochechouart, ce qui me rallongeait énormément. Je ne savais pas s'il allait me rester suffisamment de pellicule. J'ai donc pris des rues en sens unique pour arriver à Montmartre dans les temps ...

Vous aviez effectué des repérages ?

J'avais fait le parcours une fois, lentement, pour bien déterminer les passages. Je disposais de l'équivalent de 9-10 minutes de pellicule ! Il me restait 15 secondes pour couper le moteur descendre de voiture et prendre la fille dans mes bras. Nous avions convenu que lorsque je klaxonnerais elle monterait deux marches, pénétrant ainsi dans le champ. Le plan-séquence ne pouvait être réussi que sur ces dernières secondes. Je m'étais dit que si je ne réussissais pas la première prise, je ne recommencerais pas. Par superstition. Si le miracle devait avoir lieu, il aurait lieu ... Et il a eu lieu. En forçant quand même le destin, puisque nous avons grillé dix-huit feux rouges.

Comment expliquez-vous la notoriété de ce court métrage, qui est devenu un film culte, ce qui est plus que rare peur un film court...

J'ai montré le film un peu partout. Il n'a pas toujours été très bien accueilli compte tenu de son manque de sens civique flagrant, ce que je ne saurais contester. Mais il a aussi ses fana. Quand j'ai montré le film pour la première fois à Los Angeles, où le non-respect des règles de conduite est toujours fortement sanctionné, le triomphe s'est mêlé à d'incroyables sifflets. "C'était un rendez-vous" a toujours suscité la polémique, mais il montre aussi tout ce qu'on aime dans le cinéma. Comme j'aime le cinéma plus que la loi ... Je savais que je tenais un morceau de bravoure. Je me disais, en toute modestie, qu'il y avait là la possibilité de faire l'un des plus beaux plans de l'histoire du cinéma. Les plans-séquences de dix minutes sont rares, en raison de l'étroitesse du magasin de la caméra. Même Hitchcock dans "La Corde" a anticipé ses changements de pellicule.

Vous avez repris ce principe de courses sous différentes formes.

Dans "Un homme et une femme : vingt ans déjà" , mais c'était sur un circuit, tout comme dans "Partir Revenir". Pour "Le Chat et la Souris", réalisé quelque temps plus tôt, nous avions expérimenté la chose. Mais le tournage était bétonné avec des flics devant et derrière. Pour "C'était un rendez-vous", nous avons fait un truc de voyou.

Qu'est-ce que vous risquiez ?

D'abord, un accident ! Ensuite, les conséquences d'un tournage sans autorisation. Enfin un retrait de permis de conduire. Le film est beau par sa prise de risque. S'il a eu autant de succès et qu'il prête tant à discussion, c'est qu'il est risqué.

Vous aimez les courts métrages ?

D'une certaine façon, il est plus difficile de faire un court qu'un long. Economiquement c'est un cauchemar. Artistiquement, il faut être dans l'essentiel. Quand on regarde un court métrage, on sait tout de suite si son signataire a de l'avenir dans le cinéma. Quand j'ai vu le court métrage de Xavier Giannoli par exemple, j'ai su qu'il s'agissait d'un vrai metteur en scène.

Entretien réalisé par
Yves Alion et Jean Ollé-Laprune
pour le livre "Claude Lelouch, mode d'emploi"
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